Corps premiers
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Le sport me raconte d’abord quelque chose sur les usages possibles du corps.
Dans le sport il y a le jeu, les règles qu’on ne peut transgresser et le corps
qui se déplace à l’intérieur de ces règles. Un sportif développe sa puissance et
sa technique dans ces règles, et ce qui l’obsède, c’est de savoir comment son
corps doit se déployer pour atteindre une limite jamais atteinte. Un sportif
devient un champion s’il pousse son corps à une puissance que les autres
n’arrivent pas à atteindre ou s’il invente quelque chose de nouveau.C’est le cas
de Dick Fosbury par exemple ; ce sauteur américain moyen, qui invente en 1968
aux jeux olympiques de Mexico un nouveau saut en enroulant son dos juste
au-dessus de la barre de saut. Il devient champion olympique en essayant cette
manière de sauter pour la première fois en compétition, à Mexico, sous le regard
médusé des juges incapables de savoir si ce qui vient de se passer est
réglementaire ou non. Le public en redemande, le stade entier n’a d’yeux que
pour lui, et l’arrivée du marathon passe totalement inaperçue, Fosbury vient de
marquer l’histoire des jeux, il vient d’inventer un saut qui porte encore
aujourd’hui son nom.Le sport oblige à l’invention, il faut inventer pour gagner,
créer des coups, concevoir des tactiques. L’histoire du sport est remplie
d’inventeurs, de créateurs qui donnent d’ailleurs tous leurs noms aux coups
inventés (il y a Fosbury mais aussi Panenka, ou Madjer, et bien d’autres...).
Au-delà des émotions euphoriques des victoires et dramatiques des défaites, je
crois qu’on cherche, comme à Mexico, à vivre par le sport cet instant où le
nouveau va surgir. On attend l’inventeur. Il ou elle surprend tout son monde, et
on ne l’avait pas vu venir, il ou elle renverse la table, frappe un grand coup,
et plus rien ne sera jamais comme avant ; on se frotte les yeux, on refait
défiler les images au ralenti pour en avoir le cœur net... La foudre vient de
frapper et on peine à retrouver ses esprits...J’ai donc voulu raconter plusieurs
moments emblématiques de l’histoire du sport. Et à travers ces histoires,
révéler le besoin que nous avons d’assister à l’imprévisible, l’insaisissable,
quand nous attendons l’éclair, quand nous espérons que se produise sous nos yeux
quelque chose de nouveau. Cédric Orain
Pièce écrite pour 1 comédien et 2 comédiennes
ESSE QUE
Théâtre
SKU:9791094086766